3200 francs bruts dans l’industrie? Unia dénonce et plaide pour des salaires minimums décents

Le scandale des bas salaires dans le Jura ne se cantonne pas qu’au secteur tertiaire, il touche aussi une partie de l’industrie. Unia a dénoncé aujourd’hui une entreprise représentative du tissu industriel jurassien. Les quelques 100 salarié-e-s d’Interprox-Turck à Delémont gagnent entre 3300 et 3800 francs bruts par mois. De tels salaires ne permettent pas de vivre dignement. Voilà pourquoi des salaires minimums décents sont indispensables dans le canton.

L’entreprise Interprox-Turck, active dans la micromécanique et l’électrotechnique verse entre 3300 et 3800 francs bruts pour un emploi à plein temps à quelques 100 salarié-e-s, essentiellement des femmes, actives dans la production. Les salaires de ces employé-e-s, souvent de longue date, stagnent depuis des années à un niveau indécent, ignorant les augmentations du coût de la vie, des primes d’assurances-maladie et des loyers. Unia, après avoir ciblé des cas extrêmes de moins de 3000 francs lors de précédentes actions, s’est aujourd’hui attaqué à une entreprise industrielle représentative du tissu économique jurassien.

Le cas d’Interprox n’est pas un cas isolé dans la région. Nombre d’entreprises industrielles versent encore des salaires nettement inférieurs à 4000 francs brut par mois. Unia en a repéré une bonne vingtaine, et la liste n'est pas exhaustive. Le syndicat a décidé de constituer une liste noire de ces entreprises qui nuisent au développement économique du canton (à consulter dès 16h30 ici :http://www.unia.ch/Salaires-minimums.6801.0.html ) car il n’est pas acceptable qu’un certain nombre d’entreprises profitent de la libre circulation des personnes et de la pression frontalière pour maintenir les salaires à un niveau beaucoup trop bas, avec les répercussions que l’on connaît sur l’appauvrissement de la population et des finances cantonales.

L’instauration de salaires minimums là où le patronat refuse l’inscription de salaires minimums dans des CCT, préconisée par l’initiative «Pour un Jura aux salaires décents», vise à endiguer le dumping salarial flagrant qui sévit dans le canton, ainsi qu’à assurer aux salarié-e-s des revenus suffisants leur permettant de mener une existence digne.


Plus d’Informations:

Pierluigi Fedele, secrétaire régional Unia Transjurane, Tel. 079 384 00 24