En cas d’acceptation par le Parlement jurassien du travail du dimanche, Unia lancera un référendum!

Le Gouvernement jurassien a présenté, vendredi dernier, son projet de révision de la loi sur les activités économiques. Cette révision prévoit notamment l'introduction de 4 dimanches travaillés par année et la possibilité d'organiser des expositions le dimanche, 3 fois par année. De plus, des événements particuliers pourront faire l'objet d'ouvertures prolongées jusqu'à 22h00. Une fois de plus, les employé-e-s de la vente feront les frais de l'idéologie dominante en termes d'extension des heures d'ouvertures.

Dans un secteur d'activité économique où les dégradations des conditions de travail se succèdent d'année en année, où le dumping salarial s'installe avec force et où la conciliation de la vie professionnelle et privée (famille, hobbys, etc..) devient un vrai casse-tête, il est troublant de constater à quel point l'aveuglement idéologique du Gouvernement jurassien et son empressement à répondre à sa clientèle politique peut le conduire à des décisions hors de toute logique et totalement inacceptables pour le personnel du secteur de la vente.
 
Résultats de la consultation
Le Gouvernement jurassien s'appuie sur une consultation pour introduire le travail dominical à raison de 4 dimanches par année. Pour rappel les dispositions législatives fédérales donnent aux Cantons souverains la possibilité, et non l’obligation ( !), d'introduire le travail du dimanche.

Les résultats de la consultation sur ce point sont pourtant tout à fait clairs : plus de la moitié des communes sont contre l'introduction du travail du dimanche : 29 communes sur 53 (dont Delémont, Porrentruy et Saignelégier). Se positionnent également contre, la moitié des forces politiques du Canton, l'ensemble des organisations syndicales, la Fédération romande des consommateurs, l'Union des commerçants de Delémont, l'Eglise catholique et la Collectivité ecclésiastique cantonale catholique-romaine. Dans le camp du oui, on trouve l'autre moitié des partis politiques, 24 communes, et sans surprise, les associations patronales (CCIJ et Fer-Arc JU) et les intervenants économiques concernés (commerces, garages).

On peut vraiment se demander, comment, sur la base de tels résultats, le Gouvernement jurassien peut proposer, sans vergogne, quatre dimanches d’ouvertures? Même des chaînes commerciales comme Migros ou Denner, qui acceptent la révision sur le fonds, n'en proposent que deux !
 
Tactique du salami et lancement du référendum
Toutes les enquêtes menées parmi le personnel de vente par Unia Transjurane, ces trois dernières années portent aux mêmes constats : la flexibilisation des horaires de travail, l'extension des horaires d'ouverture et le travail sur appel ont amplifié la pression sur les employé-e-s de la vente. Le stress et les répercussions sur la santé de ces dégradations sont au premier rang des préoccupations des travailleur-euse-s de la branche et ce, avant la question salariale!
 
Cette révision fait partie d'une tactique, dite du salami, qui propose régulièrement des extensions des horaires d'ouverture des commerces. Cette stratégie, portée dans différents Cantons et au niveau de la Confédération, a abouti dans neuf cas sur dix, lors de votations populaires, au refus des extensions par le peuple. Cet historique et le résultat de la consultation n'ont pas été pris en considération par le Gouvernement jurassien.
 
Unia Transjurane va suivre les débats parlementaires et se tient prêt à lancer le référendum contre toute nouvelle dégradation des conditions de travail pour le personnel de vente.
 
Renseignements:
Pierluigi Fedele, secrétaire régional, 032 421 60 68 / 079 384 00 24
Anne-May Boillat, secrétaire syndicale secteur tertiaire, 032 421 60 72 / 079 431 75 17