Défense des droits des travailleurs de part et d’autre de la frontière

Afin de mieux protéger les travailleurs des deux côtés de la frontière dans un contexte de libre circulation des personnes, le Groupement transfrontalier européen et les régions frontalières à la France du syndicat Unia ont conclu un accord de partenariat. En renforçant leur collaboration, les deux organisations veulent offrir des réponses efficaces au dumping salarial et à la xénophobie rampante.

Avec 150 000 salarié-e-s qui viennent tous les jours travailler depuis la France dans les entreprises suisses, l'espace transfrontalier franco-suisse se construit sur une interdépendance territoriale, sociale et économique de plus en plus importante. Les crises successives ont exercé une pression croissante sur les conditions de travail et de salaire des travailleurs frontaliers comme des résidents, ouvrant la voie à une xénophobie rampante. Entendant donner une réponse commune et efficace à ces dérives, le Groupement transfrontalier européen et le syndicat Unia, par ses régions Vaud, Valais, Fribourg, Neuchâtel, Transjurane (Jura et Jura bernois) et Nord-Ouest (Bâle) ont signé aujourd’hui à Neuchâtel une convention de collaboration. Unia Genève a fait la même démarche il y a un an.

 

Lutte contre le dumping salarial
«La stratégie patronale visant à mettre en concurrence les travailleuses et travailleurs afin de niveler par le bas leurs conditions de travail s’appuie sur la faible protection des salarié-e-s en Suisse», a déclaré Pierluigi Fedele, secrétaire régional d'Unia Transjurane et coordinateur d'Unia pour la Suisse latine. «L'organisation des travailleurs, frontaliers et résidents, dans une structure syndicale forte, est le meilleur moyen de se défendre collectivement contre la sous-enchère qui pénalise aujourd'hui avant tout les travailleurs frontaliers eux-mêmes, dont le salaire correspond en moyenne à 84% du salaire d'un Suisse.»

«La libre circulation des personnes améliore le statut des frontaliers, mais en même temps, la poussée xénophobe vient mettre en péril un équilibre régional fragile», a expliqué Michel Charrat, Président du Groupement transfrontalier européen qui compte 35 000 membres. Le partenariat avec Unia, qui représente tous les travailleurs, «renforce la cohésion sociale transfrontalière et profite à l'ensemble des populations qui peuplent notre bassin de vie», a-t-il conclu.

La convention vise à consolider la collaboration en matière de politique syndicale entre les deux organisations, à amplifier le conseil en matière de droit du travail et des assurances sociales aux travailleurs frontaliers, notamment par le biais de permanences juridiques du syndicat Unia en France voisine, et à promouvoir l’affiliation des travailleurs frontaliers auprès des deux organisations. Il s’agit aussi de donner plus de poids aux travailleurs frontaliers dans la défense politique des droits sociaux, comme le chômage. L'action collective et solidaire est le meilleur moyen pour contrer les dérives xénophobes de tout bord.


Contacts:
Michel Charrat, Président du Groupement transfrontalier européen, 0033 6 08 77 45 57
Pierluigi Fedele, secrétaire régional Unia Transjurane, coordination Unia régions latines, 079 384 00 24