Chantier arrêté suite à la découverte par Unia de salaires à 10 Euros

L’action d’Unia et de la commission paritaire sur le chantier de la maison Turberg à Porrentruy a eu un premier effet positif: les travaux ont été stoppés. L’office fédéral de la culture va pour sa part bloquer les subventions tant que la situation n’est pas réglée. Unia déplore toutefois la faiblesse des mesures d’accompagnement contre les faux indépendants, notamment que l’on ne puisse arrêter un chantier quand un cas de dumping salarial est découvert.

L'ultimatum donné par Unia Transjurane et la commission paritaire régionale à l'entreprise polonaise et au promoteur immobilier bâlois Gunter Durr pour régler jusqu’à aujourd’hui les différents problèmes de dumping salarial découverts sur un chantier à Porrentruy a eu un premier effet positif. L'entreprise a d'elle-même hier décidé d'arrêter les travaux et est retournée en Pologne, sans que la commission paritaire ou Unia n'ait eu à intervenir.

Unia salue ce premier résultat de même que la réaction rapide de l’Office fédéral de la culture qui a décidé de suspendre ses subventions à la rénovation du bâtiment historique tant que la situation ne sera pas régularisée. L'arrêt des travaux n'absout toutefois par l'entreprise et le propriétaire de régler rétroactivement les arriérés de salaire aux travailleurs.

La commission paritaire se réunit ce soir pour décider de l'amende à infliger à cette entreprise et affiner les montants dus aux travailleurs selon les diverses infractions à la convention collective de la branche constatées. Un courrier adressé à l'entreprise et au propriétaire contenant un décompte détaillé partira la semaine prochaine.

Renforcement nécessaire des mesures en cas de dumping salarial 
Toutefois, Unia déplore la faiblesse des mesures d'accompagnement, en particulier dans le domaine des faux indépendants. Selon le Département de l'économie du canton du Jura, si l'entreprise n'avait pas arrêté d’elle-même les travaux, l'autorité cantonale n’aurait pas disposé des bases légales pour le faire, alors qu’un grave cas de dumping salarial a été découvert. Le syndicat s’étonne tout de même que, face à un cas aussi sérieux, le canton du Jura se réfugie derrière un légalisme strict pour refuser d’intervenir, alors que le canton de Genève notamment le fait dans de telles situations. La volonté politique semble faire défaut aux autorités jurassiennes. Voilà pourquoi les syndicats demandent depuis longtemps que des mesures plus efficaces, dont l’arrêt des travaux en cas de dumping salarial, soit introduites dans les mesures d’accompagnement. 

 
Plus d’Informations:

François-Xavier Migy, secrétaire syndical resp. artisanat, 079 704 61 35

Pierluigi Fedele, secrétaire régional, 079 384 00 24