Débrayage chez Sycrilor SA: exclu d’accepter des salaires en euros!

Les 80 travailleurs de l’entreprise Sycrilor SA du Noirmont se sont mobilisés ce matin avec Unia Transjurane contre un cas de dumping salarial flagrant. Sous prétexte de franc fort, l’entreprise veut payer ses employé-e-s à un taux fixe, occasionnant une baisse de salaires allant jusqu’à 30%. Unia refuse catégoriquement un paiement des salaires en euros. Des négociations ont été ouvertes et les autorités sont appelées à condamner ces pratiques.

Unia a mené ce matin entre 5h et 6h une action de protestation avec les travailleurs de l’entreprise Sycrilor (Le Noirmont, JU) active dans l’horlogerie et des articles de luxe. Les travailleurs et les travailleuses ont débrayé pendant une heure ce matin, en guise d’avertissement à la direction française de l’entreprise: ils n’accepteront pas de se faire verser leurs salaires nets en euros. Unia a relayé leur refus catégorique lors d’une conférence de presse qui a eu lieu sur le site de l’entreprise à 8h30. 

Les travailleurs frontaliers ont été informés fin juillet que leurs salaires, déjà bien en-dessous des salaires usuels dans la région, seraient calqués sur un taux de change fixe. Ce changement contractuel occasionnerait une baisse de salaires allant jusqu’à 30%. Le taux serait fixe jusqu’à fin septembre, laissant présager de nouvelles baisses ensuite, si le franc devait continuer à être surévalué. Unia ne peut en aucun cas accepter cette forme de dumping salarial irresponsable. Il est en outre exclu que l’entreprise rétablisse son profit sur le dos des salarié-e-s. Le syndicat a appelé le canton du Jura à prendre position sur ces pratiques illégales et a dénoncé le cas à la commission tripartite cantonale.

Suite au débrayage et à l’action déterminée des travailleurs, le directeur de l’entreprise, Marc Epstein, a fait le déplacement et accepté de rencontrer la délégation du syndicat. Une période de négociations de 30 jours a été ouverte pour discuter avec l’entreprise de mesures acceptables lui permettant de répondre à la situation économique difficile actuelle. Mais il est dores et déjà clair qu’Unia ne peut envisager que le paiement des salaires en euros fasse partie de l’accord final.

Plus d’Informations:
Pierluigi Fedele, secrétaire régional Unia Transjurane, 032 421 60 68 / 079 384 00 24