Introduction de la nouvelle loi sur l'assurance chômage : L'Union syndicale jurassienne dénonce l'entêtement de la Confédération et invite le Canton à un suivi actif des personnes touchées dès le 1er avril.

Le Conseil fédéral prendra définitivement position sur l'ordonnance d'application de la révision ce vendredi. Pas grand-chose à attendre de la part d'un Gouvernement qui n'a cessé, Madame Leuthard en tête, de minimiser les conséquences sociales de cette révision. Une attitude irresponsable.

 

Les Unions syndicales romandes ont demandé une nouvelle fois que les personnes qui sont tombées au chômage avant le 1er avril puissent conserver leur droit aux indemnités.

 

La révision de la LACI entérine une augmentation des cotisations (+0,2%) et l'introduction (pour combien de temps ?) d'une cotisation de solidarité pour les revenus entre 126'00 et 315'000 francs.

Ces mesures peuvent entrer en force immédiatement, car elles ne représentent pas une charge insurmontable pour les personnes concernées.

 

Par contre, les mesures liées à la baisse des jours indemnisés qui entre en viguer le 1er avril vont concerner environ 17'000 personnes en Suisse. Ces personnes vont basculer d'un régime d'assurance sociale garantissant un revenu descent et des possibilités de réintégration au marché du travail, à un régime d'assistanat menant à l'exclusion.

 

Les mesures annoncées par le Gouvernement jurassien ne constituent qu'un emplâtre sur une jambe de bois. Même si la démarche est à saluer. Sous l'angle de la volonté politique en tous les cas.

Le renforcement des services sociaux et des ORP, ainsi que quelques mesures sur la formation professionnelle ne suffiront de loin pas.

Le chômage de longue durée est une réalité pernicieuse dans notre région. Les travailleurs âgés et sans qualification vont donc faire les frais de cette révision inique.

 

Il faut savoir que sur 100 personnes en fin de droit, seul un tiers accède à l'aide sociale.

Soit parce que les conditions d'octroi ne sont pas remplies, soit parce que la notion même d'assistanat peut être considérée comme une honte. La précarité, comme les retraites, est en train de s'organiser en trois piliers :

 

- premier pilier : l'assurance chômage. Pour très peu de temps et avec l'obligation d'accepter à peu près n'importe quel emploi, à n'importe quelles conditions.

 

- deuxième pilier : l'aide sociale, avec le minimum vital et sans perspective de réintégration.

 

- troisième pilier : la précarité cachée.Celles et ceux qui sont hors tout système. Le projet de vie pour ces personnes : la débrouille et le repport des charges sur l'entourage et les familles !

 

Un projet de société intolérable ! L' Union syndicale jurassienne adresse un message de profonde solidarité à toutes les personnes victimes de cette injustice.

 

Elle pèsera de tout son poid pour amener les pouvoirs publics à plus de responsabilité.

 

 

Plus d’Informations:

 

Thomas Sauvain, secrétaire général de l'Union syndicale jurassienne, 032 423 28 23

 

Pierluigi Fedele, secrétaire régional d'Unia Transjurane, 032 421 60 68