Non au démantèlement des conditions de travail dans le commerce de détail.

Le syndicat Unia Transjurane s'oppose à l'ouverture nocturne du vendredi à la place du jeudi en ville de Delémont. Ce changement d'horaire ne respecte pas la vie sociale et familiale et n'a aucun impact d'un point de vue économique.

Dans le questionnaire distribué par Unia aux vendeur-euse-s de la ville de Delémont au mois d'août 2009, les résultats étaient éloquents. A la question de savoir ce que les travailleur-euse-s pensaient d'une ouverture nocturne le vendredi à la place du jeudi, 80% étaient contre le changement de jour de l'ouverture nocturne.
 
Les arguments évoqués concernaient à la fois le respect de la vie sociale et familiale, mais aussi le fait qu'un changement de jour d'ouverture n'apporterait pas plus de client-e-s ne faisant que déplacer celles et ceux d'autres jours dans cette nouvelle plage horaire.
 
Dans les faits, peu de personnes effectuent leurs courses le soir. Dès 19h30 et jusqu'à 21h00, les commerces sont déserts. Pourtant, de longues journées de travail sont imposées aux travailleur-euse-s au détriment de leur vie sociale et familiale. 

Bien que favorable à l'ouverture du vendredi, le résultat du sondage de l'Ecole de commerce de Delémont souligne bien ce phénomène (QJ, édition du 10 mars 2010) : seul un tiers des personnes sondées disent profiter des nocturnes du jeudi soir, parmi elles, une majorité de personnes ayant entre 15 et 25 ans. 

Un grand nombre de ces jeunes n'a pas encore le droit de vote, et la plupart n'est encore que faiblement insérée dans le monde du travail. Les jeunes effectuent de petits achats qui à eux  seuls ne peuvent faire varier le chiffre d'affaire de manière conséquente. Parier sur une augmentation future de  leur consommation est également obsolète : le pouvoir d'achat des salarié-e-s n'augmente pas de manière durable, les charges sociales (caisses maladie par exemple) sont toujours plus conséquentes et les jeunes rencontrent de nombreuses difficultés à trouver des places d'apprentissage et à s'insérer dans le marché du travail.

Sans parler ici de la problématique du surendettement des jeunes. 

Rappelons encore que dans ce sondage, les travailleur-euse-s n'ont pas été sollicité-e-s. Les vendeur-euse-s doivent pouvoir déterminer leurs conditions de travail. Leur avis est impératif.

Unia Transjurane s'engage dans la lutte contre le démantèlement des conditions de travail dans le commerce de détail. A terme, seule l'édiction d'une Convention Collective de Travail (CCT) à l'échelon cantonal tenant compte des revendications des travailleur-euse-s directement concerné-e-s pourra garantir à ces dernier-ère-s des conditions de travail décentes.
 
 
Plus d’Informations:
Anne-May Boillat, secrétaire syndicale tertiaire
Monica Fasani Serra, secrétaire syndicale tertiaire