Communiqué de presse de Unia Transjurane | Un rapport sur la pauvreté riche en inquiétudes

Statistiques cantonales sous la loupe d’Unia Transjurane

Un rapport sur la pauvreté riche en inquiétudes

Le Comité régional prend position suite au Rapport social jurassien

La présentation des résultats du rapport social jurassien lors de la séance du Comité régional de jeudi 21 mars, a fait réagir les militant-e-s d’Unia Transjurane. Les statistiques peu réjouissantes, notamment dans les chapitres dédiées au revenu et aux inégalités salariales, ont été au centre du débat. Appliquer l’égalité salariale, renforcer les convention collectives (CCT) et les mesures d’accompagnement, protéger et former les travailleurs âgés et moins qualifiés, parmi les solutions évoquées pour sortir le Canton du classement des « mauvais élèves » de la confédération. Unia Transjurane suit de près l’évolution du dossier et souhaite de la part du Gouvernement un monitoring plus fréquent du niveau de la pauvreté avec des données à jour.

L’étude sur la pauvreté ne restitue pas une image réjouissante du Canton du Jura. C’est le constat amer du Comité régional d’Unia Transjurane, après l’analyse du rapport social cantonal, publié le 15 février dernier.
Les statistiques classent le Jura parmi les pires élèves de la Confédération, notamment dans les catégories plus sensibles : conditions de vie matérielle et activité productive.
Les indicateurs décrivent une région à bas revenu, où un-e salarié-e sur sept vit en dessous du seuil de pauvreté, l’inégalité salariale hommes-femmes reste forte (18%), les chômeurs peinent à retrouver un emploi et dans laquelle une bonne partie de la population (40%) est à risque endettement, faute de moyens d’épargne.

Les données en question : obsolètes et parfois lacunaires

L’obsolescence de certaines données, notamment celles relatives au revenu et aux salaires médians, est frustrante. En considération du temps pris pour l’élaboration de l’étude (8 ans depuis l’acceptation de la motion parlementaire), des chiffres plus récents et moins lacunaires seraient le minimum syndical.
D’aucuns indicateurs, en outre, manquent de précision ou sont complètement absents, notamment le taux de risque de pauvreté et celui de privation matérielle, fondamentaux dans un Rapport sur la pauvreté. Des ajustements sont donc obligés dans les prochaines éditions du rapport pour qu’il réponde à la motion et devienne un réel instrument de travail.

Les recettes pour sortir de l’impasse

À la veille d’une réforme fiscale menaçant des coupes conséquentes dans les finances publiques (et l’état social), le Comité régional d’Unia Transjurane suggère des mesures à court terme pour une amélioration concrète du niveau de vie des travailleurs-euses jurassien-ne-s :

  • renforcement des CCT et mesures d’accompagnement, ainsi que leur extension aux secteurs les plus précarisés (p.ex. le commerce de détail) ;
  • investissements dans la formation des travailleurs âgés et des moins qualifiés pour améliorer leur employabilité (au vu des effets de la digitalisation sur l’emploi) ;
  • création d’un fond de retraite anticipée pour les travailleurs âgés au chômage ;
  • application effective de l’égalité salariale ;
  • entrée en vigueur du salaire minimum cantonal.

Unia Transjurane invite le Gouvernement jurassien à s’inspirer de ses proposition pour mettre en place les premières mesures contre la pauvreté. En parallèle, considère fondamentale l’édition périodique d’un rapport social complet et à jour, afin de garantir la surveillance de la situation sociale du Canton et mieux cibler les politiques publiques d’inclusion.

 

Renseignements :

Rébecca Lena, responsable RH et finances Unia Transjurane, 079 795 03 76
Aldo Ferrari, secrétaire régional ad intérim, 079 247 73 92
Dominique Gassmann, président Unia Transjurane