Unia Transjurane dénonce un nouveau cas de dumping salarial : de faux indépendants payés 10 euros de l’heure

Lors du contrôle d’un important chantier à Porrentruy, un cas flagrant de dumping salarial a été découvert. Six travailleurs étrangers, qui rénovent la toiture d’une maison classée monument historique à Porrentruy, sont notamment payés 10 Euros de l’heure. Ils devraient recevoir au moins 24 euros, selon les conventions collectives en vigueur. Unia a dénoncé aujourd’hui ce nouveau cas qui met en cause le manque de mesures efficaces contre les faux indépendants. La commission paritaire a sommé l’entreprise de se mettre à jour, sinon le chantier sera bloqué.

Un contrôle du chantier de la «Maison Turbeg» effectué par le contrôleur de l’AICPJ ainsi que par Unia le 30 novembre 2011 a mis en évidence des manquements graves aux dispositions conventionnelles de la branche. Les six travailleurs polonais occupés à la rénovation du toit sont payés 10 Euros/h. alors qu’ils devraient recevoir 24 euros/h. selon les CCT en vigueur, ils ne sont pas défrayés pour les repas, le logement et les déplacements, les cotisations sociales ne sont pas payées, les horaires conventionnels sont dépassés, aucune autorisation n’a été délivrée pour du travail le samedi et les ouvriers n’ont pas de contrat écrit, a dénoncé aujourd’hui Unia Transjurane, dans une conférence de presse à Porrentruy.

Le syndicat a aussi durement critiqué le promoteur immobilier bâlois Gunter Durr qui a mandaté les travaux en exerçant une pression inacceptable sur les prix: il a convenu un forfait de 46'000 francs pour des travaux de rénovation d’une immense toiture censés durer 3 à 4 mois. Il est évident que l’entreprise polonaise ne peut respecter les salaires conventionnels de ses ouvriers à ce tarif-là. 

Problématique des faux indépendants
Unia exige avec la Commission paritaire que l’entreprise polonaise Firma Ogolnobudowlana Gram se mette à jour d’ici au 7 décembre 2012 sur toutes les infractions constatée et verse les montants dus aux ouvriers. Si la firme ne se conforme pas à ses obligations, Unia et la commission paritaire vont arrêter les travaux et demander à l’autorité cantonale de prononcer une interdiction de travailler en Suisse à son encontre. 

Unia exige également que les autorités cantonales interviennent. Les travaux effectués sur cette maison classée au patrimoine historique sont financés à coup de centaines de milliers de francs par la Confédération et le canton. Il est inadmissible que l’argent du contribuable finance du dumping salarial et que les autorités cautionnent ce type de pratiques.  

Unia a encore mis en évidence l’insuffisante et le manque d’efficacité des mesures d’accompagnement contre les faux indépendants. Et même si le système de cautions obligatoires voulu par les syndicats va contribuer à améliorer la protection des salaires dans l’artisanat, il ne résout pas le problème par ces pseudos-indépendants.   

Plus d’Informations:
François-Xavier Migy, secrétaire syndical resp. artisanat,079 704 61 35


Pierluigi Fedele, secrétaire régional, 079 384 00 24