La précarité et le dumping salarial au programme du Comptoir delémontain

Les sept travailleurs occupés au montage des tentes de l'expo du Comptoir delémontain sont soumis à des conditions de travail difficiles, pour des salaires indécents. Le syndicat Unia Transjurane dénonce cette situation inacceptable. Tous les travailleurs ont participé aujourd'hui à 13h à une action de protestation à l'invitation d'Unia.

Le niveau de pénibilité, de difficulté et de risque constaté sur ce chantier est comparable à celui exigé d'un manœuvre dans le secteur de la construction. Pour ce dernier, la Convention nationale du secteur principal de la construction prévoit un salaire brut de 4393 francs.

Les travailleurs engagés pour la plupart par l'agence de placement Act Pro et mis à disposition de la société du Comptoir SA, sont rémunérés à hauteur de 3244 francs brut. Donc moins de 2800 francs net ! Pour peu que ces personnes , dont certains sont pères de famille, ne retrouvent pas d'embauche au terme de leur mandat, le chômage les indemniserait à hauteur de 80% de leur dernier salaire. Leur salaire est en effet inférieur au minima prévu par le chômage pour une indemnisation à 70% du dernier salaire. Un revenu aussi bas ne leur permettrait plus de couvrir leurs besoins existentiels, ni ceux de leur famille.

Généraliser des rapports de travail précaires avec des mandats de ce type met en péril l'équilibre social, en plus d’exercer une pression évidente sur les salaires. La crise actuelle pourrait provoquer une multiplication des "petits boulots" mal rémunérés. Les pouvoirs publics, en stigmatisant systématiquement les personnes au chômage, poussent nombre de travailleurs à accepter l'inacceptable.
 
La sacro-sainte liberté contractuelle brandie par le patronat et les pouvoirs publics ne justifient en aucun cas des salaires aussi indécents. De telles pratiques s'apparentent à du dumping salarial, contraignant des travailleurs menacés par le chômage et ayant une famille à charge à se plier à des conditions de travail indignes.

Unia a saisi les autorités dans cette affaire et une enquête sera diligentée. Quelle que soit le rapport final, Unia dénonce ces conditions de travail précaires et la pression à la baisse exercée sur les salaires.
 
Renseignements :
Armenio Cabete
, secrétaire syndical responsable secteur construction, Unia Transjurane